[2023-2022] SQual / « Science participative et Qualité des données »

Porteurs du projet :
Pierre-Alain Ayral et Didier Josselin

SQual [2022-2023]

ContratAppel à projet
Co-contractantINSHS, CNRS

Contrats de recherche financés

Science participative et Qualité des données

Programme de recherche porté par Pierre-Alain Ayral (Ingénieur de recherche, CNRS, UMR 7300 ESPACE) et Didier Josselin (Directeur de recherche, CNRS, UMR 7300 ESPACE)

Objectifs du projet de recherche


L’objet du projet SQual est de réfléchir à la stratégie à mettre en œuvre pour constituer un réseau de citoyens contributeurs, pour animer et pérenniser ce réseau et s’assurer de la qualité des données produites par ce réseau de producteurs volontaires de données. Il s’agira d’identifier des leviers pour que les sciences participatives constituent un échange riche entre les scientifiques et les participants à l’observatoire. La démarche mise en place devra contribuer, d’un côté, à augmenter la quantité de données fiables et donc la qualité des traitements induits pour la science et d’un autre côté, à faire progresser l’appréhension par la population des questions de rareté et de valeur de l’eau en tant que bien commun, dans le contexte du changement climatique.

Description de projet

Avec le changement climatique, la ressource en eau est de plus en plus sensible aux aléas, avec des évènements extrêmes (exemple ici des épisodes cévenoles ou méditerranéens) et avec la baisse observée et projetée par les modèles climatiques des niveaux d’étiage, notamment en période estivale. Observer régulièrement les cours d’eau des Cévennes avec des mesures physiques hydrométéorologiques est une des tâches dévolues à l’implantation cévenole de l’UMR ESPACE, dirigée par Pierre-Alain Ayral, ingénieur géographe au CNRS (Figure 1).

Figure 1. Les Cévennes, un site où l’eau fait le grand écart : des étiages extrêmes aux pluies diluviennes

Figure 1. Les Cévennes, un site où l’eau fait le grand écart : des étiages extrêmes aux pluies diluviennes

L’implantation Cévenole de l’UMR ESPACE est un observatoire hydro-socio-météorologique en Cévennes dédié à l’étude des extrêmes hydrologiques, de la ressource en eau et du changement climatique. Actuellement des observations sont réalisées sur 9 sites expérimentaux et 3 agents participent à la gestion de ces différents sites.

Appuyé par des infrastructures de recherche de l’INSU (OZCAR et OHM-CV)) et de l’INEE (RZA et ZABR) et identifié dans le réseau européen des plateformes d’observation environnementale European Long-Term Ecosystem Research (eLTER), des sites d’observations sont ainsi déployés pour suivre, sur le long terme, les crues et les flux hydro-sédimentaires associés (Chapuis et al., 2021), les basses eaux et les étiages (Ayral et al., 2019) mais également et plus récemment le lien entre la forêt et la ressource en eau (De Montbrun et al. 2022). Ces questionnent abordent largement les perceptions des populations que ce soit sur la ressource en eau (Martin et al., 2019), les sédiments (Serrhini Naji, 2021) ou l’impact des travaux forestiers (De Montbrun et al., 2022).et l’identification de trajectoires au travers par exemple de la mise en place de frises chrono-systémiques appliquées aux inondations et aux sécheresses (Thibaut et Ayral, 2023). L’implantation cévenole développe ainsi l’objectif d’accueillir et de favoriser en Cévennes une recherche interdisciplinaire et ouverte.

Au travers notamment du projet HydroPop, l’implantation Cévenole développe depuis 2017 des recherches en sciences participatives. En effet, depuis une vingtaine d’année, la géographie connaît une évolution notable et extrêmement saine dans la production de données numériques, non propriétaires, libres et ouvertes : le produsage (ou crowdsourcing), connu aussi sous le terme de Volounteer Geographical Information (VGI), défini par Mickael Goodchild en 1996. Cette approche participative consiste en la création de bases de données géographiques collaboratives par des contributeurs « lambda » qui vont sur le terrain, localisent et décrivent des infrastructures, des points d’intérêt, des réseaux, et tout ce qui peut exister sur terre à un moment, anthropique ou naturel. Impliquer la population dans l’observation des variations des ressources en eau est ainsi une des voies possibles pour compléter le dispositif de suivi des cours d’eau, à de fins de connaissances, de prévention et d’appropriation des dispositifs scientifiques sur les territoires. Appropriation qui fait sens au regard des enjeux actuels liés à l’adaptation au changement climatique.

L’UMR ESPACE a ainsi développé avec IMT Mines d’Alès, un programme interdisciplinaire de recherche en science participative, baptisé HydroPop (Actualités Alès ; Action Association Graie), autour de la ressource en eau (Figure 1), avec différents partenaires : le laboratoire Chrome (Université de Nîmes), les Établissements Publics Territoriaux de Bassin des Gardons et de la Cèze. Ce projet a été financé sur deux périodes successives (20172018 et 2109-2020) par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et labellisé par la Zone Atelier du Bassin du Rhône (ZABR).

Les objectifs d’HydroPop étaient multiples. Tout d’abord, il s’agissait d’anticiper l’absence d’eau et de gérer les risques et les situations de crise, en produisant des données fiables pour les gestionnaires des cours d’eau et les habitants. Impliquer la population (habitants, touristes) dans le suivi de la ressource en eau amène aussi à mettre celle-ci en posture d’adaptation face à ces évènements souvent conséquents en termes de risques et de qualité de vie. Et, en dernier horizon, l’objectif était de promouvoir une appropriation par tous des concepts, des méthodes et des données manipulées.

Chaque été de 2017 à 2020, sur un ensemble relativement restreint de sites, 20 à 40 observations ont été réalisées par des touristes ou des habitants. L’information du programme scientifique a été affichée dans les mairies et les relais d’information touristique (Figure 2). La démarche participative a été organisée selon 3 profils (Ayral et al., 2019) :

  • les lecteurs : ils envoient par SMS la date, l’heure, le code du site et la hauteur lue ; ce sont souvent des promeneurs ou des baigneurs intéressés par la démarche ;
  • les observateurs : recrutés par enquête ou media, ils connaissent bien certains bassins versants et renvoient des informations sur les algues, les assecs, les sources taries…
  • les experts (une dizaine de personnes) : ils sont très impliqués dans le processus en fonction de leurs compétences, leurs motivations et leurs localisations géographiques ; ils sont capables de mesurer des hauteurs, des vitesses, voire des débits d’eau, de déclencher des matériels spécifiques selon des protocoles scientifiques appropriés et de réaliser des observations régulières et fiables.

Pour poursuivre, entre autres, cette démarche, un projet de laboratoire vivant est en cours d’installation sur la commune des Plantiers dans les Cévennes en collaboration avec IMT Mines Alès et l’UMR HSM et les UMRs G-EAU et SENS. Dans ce cadre, l’implantation Cévenole de l’UMR ESPACE poursuivra sa démarche de sciences citoyennes en proposant une co-construction et un co-portage des observations avec les participants (citoyens) du laboratoire vivant en fonction des besoins en observations qu’ils auront exprimés.

Description des actions, des dispositifs et des résultats envisagés

Même si les résultats du projet Hydropop ont été intéressants, nous sommes encore loin de la constitution d’un vivier pérenne de citoyens contributeurs. Si le projet a réalisé des avancées significatives vers la population permanente ou temporaire, qui s’est traduite la plupart du temps sur une échelle quantifiant la hauteur d’eau, d’un autre côté, nous ne disposons pas de retours détaillés ni de statistiques généralisantes sur les niveaux d’intégration des différents profils de nos citoyens partenaires. Sur une échelle partant de la participation sous forme de jeu, jusqu’au sentiment fort d’intégration à un projet scientifique, via une sensibilisation effective au problème de rareté de l’eau dans les Cévennes, nous ne savons pas où se situent eux-mêmes nos participants. De plus, des questions se posent quant à la relative rareté des experts, en nombre comme en localisation géographique. Tous ces éléments impactent fortement notre connaissance de la qualité des données produites et, en conséquence, sur la faisabilité de leur appariement aux données récoltées par l’équipe de spécialistes de l’UMR ESPACE.

L’objet du projet SQual, dans la continuité d’Hydropop et en parallèle du montage du laboratoire Vivant sur la commune des Plantiers, est de réfléchir à la stratégie à mettre en œuvre pour constituer un réseau de citoyens contributeurs, pour animer et pérenniser ce réseau et s’assurer de la qualité des données produites par ce réseau de producteurs volontaires de données. Il s’agira d’identifier des leviers pour que les sciences participatives constituent un échange riche entre les scientifiques et les participants à l’observatoire, c’est à dire contribuant, d’un côté, à augmenter la quantité de données fiables et donc la qualité des traitements induits pour la science et d’un autre côté, à faire progresser l’appréhension par la population des questions de rareté et de valeur de l’eau en tant que bien commun, dans le contexte du changement climatique.

Métho

Références bibliographiques

  •  Ayral P.-A., Pottier B., Sauvagnargues S., Martin P., Brachet N., Cicille P., Didon-Lescot J.-F., Domergue J.-M., Douguédroit A., Grard N., Lopez  C., Mvoula, S., Spinelli, R., 2019. A participatory Webmapping platform for the low flow monitoring in Cévennes area (France). Geo-Eco-Trop 43, 489–502
  • Chapuis M., Domergue J.-M., Dubus N., Josselin D., Mannoni P.-A., Ayral P.-A., Aprin L., Lauret , Cerceau J., Lopez C., Boudevillain B., Boubkraoui S., Legout C., Nord G., Le Bouteiller C.,         Klotz         S.,         Liébault         F.         (2021,         en         ligne). https://www.zabr.assograie.org/action/dhysed-7-identification-des-specificites-des- dynamiques-hydro-sedimentaires-dans-les-cevennes/.
  • De Montbrun A., Mathieu F., Ayral P.-A., Artigue G., Domergue J.-M., Fonzes J.-C., Gonçalvez-Bocayuva I., Grard N., Peron L., Pliquet L., Romangin I., 2022. Deux chantiers pour observer les liens entre travaux forestiers, eau et perceptions des populations. Forêt Méditerranéenne XLIII, 249–256.
  • Martin P., Ayral P.-A., Cicille P., Didon-Lescot J.-F., Douguédroit A., Sauvagnargues S., 2019. HydroPop : De l’hydrologie populaire et participative ? Rapport final Projet HydroPop ZABR Agence de l’Eau RMC
  • Serrhini Naji G., 2021. Monographie historique du transport sédimentaire en Cévennes : une approche par les hybrides (Mémoire de fin d’étude). UTC. 72 p.
  • Sui D., Elwood S. A., Goodchild M., Crowdsourcing Geographic Knowledge: Volunteered Geographic Information (VGI) in Theory and Practice, 2013, DOI: 1007/978-94-007-4587- 2, ISBN: 978-94-007-4586-5
  • Thibaut K. , Ayral P-A. 2023. La frise chrono-systémique, un outil à la croisée des disciplines. Cas d’applications aux extrêmes hydrologiques. 1er séminaire en ligne de l’Association Francophone de Géographie Physique, 17/04/2023.

Productions


 

Équipe scientifique

Porteur du projet


Pierre-Alain AYRAL
Didier JOSSELIN

Participants UMR ESPACE


Didier JOSSELIN
Pierre-Alain AYRAL
Jean-Marc DOMERGUE
Nadine GRARD
Nathalie BRACHET

Collaborations engagées


IMT Alès / UMR Hydroscicences
UMR G-Eau
UMR SENS

[2023] EMC2 / « The Evolutive Meshed Compact City. A pragmatic transition pathway to the 15-minutes city for European metropolitan peripheries »

Porteurs du projet :
Giovanni Fusco

EMC2 [2023]

ContratFinancement public
Co-contractantCNRS

Contrats de recherche financés

EMC2 – The Evolutive Meshed Compact City. A pragmatic transition pathway to the 15-minutes city for European metropolitan peripheries

Programme de recherche porté par Giovanni Fusco (Directeur de recherche, CNRS, Université Côte d’Azur, UMR 7300 ESPACE)

Résumé du projet


La ville du quart d’heure (15 minutes city – 15mC) a des prérequis importants en termes de forme urbaine et d’organisation spatiale de la ville physique, qui doivent être intégrés dans toute stratégie de transition pour le périurbain et les zones périphériques à dépendance automobile. Partant de ce constat, le projet propose un nouveau modèle pour la mise en œuvre de la 15mC dans les réseaux structuraux lâches des périphériques urbaines et périurbaines européennes : la Ville Compacte Maillée Évolutive (EMC2).

Le modèle EMC2 prévoit des formes urbaines compactes constituant des corridors densifiés autour des routes principales existantes, et se structurant en mailles au sein des périphéries métropolitaines. Réaménagées pour les piétons, ces routes interconnectées seront transformées en rues principales animées et inclusives, des espaces de vie qui offrent une qualité d’usage élevée pour le piéton, une grande variété d’utilisations mixtes à haute fréquence (services, commerces et même activités productives) et des connections à des options de mobilité de plus grande portée (tramways, bus à haut niveau de service, réseaux cyclables). L’intégration de la circulation automobile, apaisée, constitue un enjeu. Ce réseau de rues principales interagit également avec les corridors de l’écosystème métropolitain, selon des modalités qui restent à déterminer. Délimités par les rues principales, les formes périurbaines existantes nécessiteront seulement des améliorations marginales, notamment en terme d’interconnexions piétonnes et vélo.

Le projet évaluera le modèle EMC2 à différentes échelles dans six cas d’études européennes (Nice, Lille-Roubaix-Tourcoing, Vienne, Göteborg, Florence et Pise-Lucques-Viareggio) très différentes géographiquement, à travers une méthodologie de recherche triangulée incluant : des modélisations innovantes pour l’analyse des réseaux et la géosimulation ; des analyses d’utilisation observationnelles ; des analyses morpho-fonctionnelles comparatives.

Le consortium non seulement produira une méthode d’évaluation transférable à plusieurs échelles pour les zones périurbaines européennes, mais également un portfolio de modèles de conception du EMC2 et des lignes guide pour leur mise en œuvre, et diffusera ces résultats à la fois dans le monde académique et parmi les acteurs urbains.

 

Équipe scientifique

Porteur du projet


Giovanni FUSCO

Participants UMR ESPACE


Giovanni FUSCO
Matteo CAGLIONI
Diego MORENO
Fabrice DECOUPIGNY

Partenaires extérieurs


Chalmers University of Technology / SMOG (Göteborg, Suède)
Meta BERGHAUSER PONT
Evgenya BOBKOVA

Université degli studi di Pisa / DESTEC (Pisa, Italie)
Valerio CUTINI
Simone RUSCI
Diego ALTAFINI

Vienna University of Technology TUW / Department of Urban Design (Vienne, Autriche)
Angelika PSENNER
Susanne TOBISCH

Agence d’Urbanisme Azuréenne / Pôle études (Nice, France)
Laurence JACQUIER

Ville de Göteborg / Planning Department (Göteborg, Suède)
Henrik KANT

Ville de Viareggio / Service de l’urbanisme (Viareggio, Italie)
Silvia FONTANI

[2022-2019] WIsDHoM / « Wealth inequalities and the dynamics of housing market. Interpreting real-estate market-based regime of spatial inequalities »

Porteurs du projet :
Renaud Le Goix
Correspondants : Loïc Bonneval et Laure Casanova Enault

WIsDHoM [2019-2022]

ContratANR
Co-contractantANR
https://anr.fr/Projet-ANR-18-CE41-0004

Contrats de recherche financés

Wealth inequalities and the dynamics of housing market. Interpreting real-estate market-based regime of spatial inequalities

Programme de recherche « Inégalités patrimoniales et dynamiques du marché du logement : Comprendre le Régime d’Inégalités Spatiales liées au marché immobilier »
porté par Renaud Le Goix (Professeur, Université Paris Diderot – Paris 7, Géographie-cités).

Objectifs du projet


WIsDHoM analyse la croissance des inégalités socio-spatiales dues à l’inflation des prix immobiliers. Dans la majorité des villes, les prix du logement ont crû plus vite que les revenus. L’immobilier est ainsi devenu une composante essentielle des inégalités, les ménages concentrant toujours plus leurs investissements et leur patrimoine dans ce secteur. Un PRC (CES 41, challenge B8, axe 2) est sollicité pour étudier les inégalités de revenu et de patrimoine selon une approche pluridisciplinaire (géographie, aménagement du territoire, histoire, sciences politiques, sociologie, économie) et comprendre le rôle de l’immobilier dans le renforcement des inégalités spatiales et patrimoniales.

WIsDHoM réunit des experts du logement afin d’analyser le caractère systémique des inégalités liées aux dynamiques et au contexte politique et financier du marché français depuis la fin des années 1990. Les agglomérations françaises se distinguent depuis une vingtaine d’années par une hausse durable des prix doublée d’une augmentation régulière du taux de propriétaires. Cette situation qualifiée de « bulle robuste » (Timbeau, 2013) accrédite l’idée d’un nouveau régime de prix élevés (Tutin, 2013b) susceptible d’expliquer la résilience des marchés, paradoxale au vu de la dégradation du pouvoir d’achat des ménages et de la rentabilité des logements locatifs après la crise de 2008. Ce régime articule des facteurs de différents niveaux : nationaux (conditions d’accès au crédit, incitation à l’accession à la propriété, place croissante de la propriété immobilière dans les patrimoines des ménages et comme forme de protection se substituant aux systèmes de protection sociale), et locaux (politiques de stimulation du marché et différenciation spatiale des prix de l’immobilier). L’ambition du projet WIsDHOM consiste à saisir les interactions entre la dynamique locale des prix, les inégalités et les politiques menées. La variabilité des prix des logements, dépendant d’un certain nombre de conditions locales, détermine à la fois le tri social des propriétaires immobiliers, les conditions de (dé)valorisation du patrimoine des ménages, et les opportunités immobilières pour les acteurs locaux, publics ou privés. En retour ces éléments influencent les conditions de marché. C’est l’étude spatialisée de cet effet d’auto-renforcement qui constitue le cœur du projet.

Afin de restituer la spatialisation de ce régime d’inégalités, l’étude s’appuie sur trois cas à trois niveaux de la hiérarchie urbaine : Paris, Lyon et Avignon. L’analyse empirique consiste en une approche multiscalaire pour saisir l’articulation entre les politiques nationales, locales et les stratégies des ménages. Notre programme scientifique se décline en trois axes : 1) une analyse approfondie de la construction sociale des marchés locaux du logement par les acteurs publics et privés dans les trois agglomérations retenues ; 2) L’analyse spatiale des inégalités d’accès à la pierre à partir de bases de données désagrégées (transactions immobilières, fiscalité, crédit immobilier, cadastre) ; 3) Une analyse des stratégies patrimoniales des ménages propriétaires par une enquête réalisée dans nos trois terrains ainsi que par des méthodes d’analyse spatiale mobilisées pour analyser les trajectoires spatiales des patrimoines immobiliers des propriétaires. L’objectif est de mettre en évidence d’une part les processus et les formes d’enrichissement et de vulnérabilisation liées à la propriété immobilière et, d’autre part, la façon dont ces stratégies (réhabilitations de logements, bimby, nimby, etc.) peuvent avoir des répercussions sur les politiques locales de l’habitat. L’expertise pluridisciplinaire de l’équipe en matière d’enquête et de traitement des données géographiques permettra de relever le défi de l’intégration de sources jamais traitées conjointement jusqu’ici.

Productions


Le Goix, R., Casanova Enault, L., Bonneval, L., Le Corre, T., Benites, E., Boulay, G., Kutz, W., Aveline, N., Migozzi, J. and Ysebaert, R. (2020) Housing (In)equity and the Spatial Dynamics of Homeownership in France: A Research Agenda, Tijdschrift voor Economische en Sociale Geografie,  pp. 26 p. DOI: 10.1111/tesg.12460

Site internet présentant le projet de recherche


https://wisdhom.hypotheses.org/

 

Équipe scientifique

Porteurs du projet


Renaud LE GOIX

Correspondants en charge du projet :
Renaud LE GOIX, Professeur, Université Paris Diderot – Paris 7, Géographie-cités
Loïc BONNEVAL, Maître de Conférences, Université Lyon 2, Centre Max Weber,
Laure CASANOVA ENAULT, Maître de Conférences, Avignon Université –ESPACE

Participants UMR ESPACE


Laure CASANOVA ENAULT
Guilhem BOULAY
Mathieu COULON
Antoine PERIS
Pierre LE BRUN

Partenaires extérieurs


CNRS – Géographie-cités, Centre Max Weber, ESPACE

[2021-2018] INVEST / « INVEStissement public local et Systèmes Territoriaux : développement durable, collectivités locales et soutenabilité financière »

Porteur du projet :
Ludovic Halbert

INVEST [2018-2023]

ContratContrat national
Co-contractantANR

Contrats de recherche financés

INVEST : INVEStissement public local et Systèmes Territoriaux : développement durable, collectivités locales et soutenabilité financière

Programme de recherche porté par Ludovic Halbert (Chargé de recherche CNRS, LATTS)

Objectifs du projet


InveST analyse la mise en œuvre de l’injonction au développement durable dans l’action publique territoriale dans un contexte de renforcement de la rigueur financière. Deux hypothèses seront examinées. La première énonce que les rationalités, instruments et pratiques associés à la rigueur financière pèsent sur la sélection des priorités et le contenu de l’action publique territoriale en matière de durabilité ; et la seconde que l’action publique territoriale sous contrainte financière contribue à l’accentuation des disparités socio-spatiales entre et au sein des territoires. Le projet testera ces hypothèses dans la perspective de dépasser le verrou scientifique constitué par l’insuffisante prise en compte par la littérature des contraintes et opportunités politico-économiques dans lesquelles s’inscrivent les politiques de durabilité des systèmes territoriaux. Les travaux en sciences sociales portant sur le rôle des collectivités locales dans les politiques de durabilité et ceux envisageant les conséquences de la rigueur financière sur l’action publique territoriale restent en effet largement cloisonnés, empêchant d’analyser les articulations entre durabilité et rigueur financière. Pour lever ce verrou, nous porterons l’attention sur les pratiques financières et les relations de pouvoir traversant les processus de mise en durabilité. Cela nous permettra de qualifier le rôle de la rigueur dans la transformation des agendas politiques, des objectifs et des conditions de production de l’action publique de la durabilité. L’une des originalités du projet consistera à prendre en compte la diversité des configurations territoriales et des spécificités des différents domaines d’action publique étudiés.

Productions


Équipe scientifique

Porteur du projet


Ludovic HALBERT

Participants UMR ESPACE


Guilhem BOULAY

Partenaires extérieurs


Univ. Marne-la-Vallée / Univ. Créteil, Ecole des Mines/ISIGE, Avignon Université, Univ. Perpignan, AMU, CNRS
UMR LATTS, EA Lab’urbanisme, UMR ESPACE, UMR TELEMME, UR CDED

 

 

[2020] RICOCHET / « A la recherche de l’intégration des Connaissances dans l’Observation des CHangements Environnementaux : mise en œuvre d’une recherche-aTelier en Sibérie Orientale (Khamagatta) »

Porteur du projet :
Sébastien Gadal

RICOCHET [2020]

ContratPEPS INEE NOURANAT
Co-contractantCNRS
PEPS de l’INEE 2020
(site de présentation)

Contrats de recherche financés

A la Recherche de l’Intégration des Connaissances dans l’Observation des CHangements Environnementaux : mise en œuvre d’une recherche-aTelier en Sibérien Orientale (Khamagatta)

Programme de recherche porté par Sébastien Gadal (Aix-Marseille Université, UMR 7300 ESPACE)

Objectifs du projet


Jusqu’à très récemment l’observation des effets liés aux changements climatiques sur les territoires arctiques et subarctiques était essentiellement l’apanage des travaux de géoscience (géophysique et climatologie) et ce n’est qu’au cours de la quatrième année polaire internationale (2007-2009) que les travaux de recherches ont commencé à mobiliser les habitants pour accroître les connaissances sur les changements climatiques dans ces régions vulnérables du globe terrestre. Lors de la quatrième année polaire ont ainsi été développées des recherches en collaboration avec les peuples autochtones dans l’idée que les habitants de ces régions aux avant-postes du changement climatique étaient sans doute les mieux placés pour observer ces dynamiques sur le temps de la vie humaine. Ce mouvement en faveur de l’intégration des connaissances locales et expérientielles existe depuis les années 2000 essentiellement dans la zone arctique Ouest (Groenland, Canada, Alaska), en revanche dans la zone arctique Est, en Russie et a fortiori en Sibérie, les démarches collaboratives et participatives pour comprendre l’évolution des changements environnementaux et sociétaux sont quasiment inexistantes (Kontar and al., 2018).

Ces approches posent cependant de nombreuses questions, scientifiques et éthiques. Au niveau scientifique, l’intégration des savoirs locaux constitue une source précieuse d’informations pour l’observation des changements environnementaux et sociaux : lorsque les données sont quasi-inexistantes ou bien lorsque les mesures que l’on peut acquérir dans un temps limité (celui d’un programme de recherche par exemple) ne sont pas suffisantes pour comprendre l’évolution sur le temps long des phénomènes. D’un point de vue éthique (mais aussi scientifique), intégrer les connaissances locales ou vernaculaires nécessite de les reconnaître non comme des connaissances anecdotiques mais comme des systèmes de savoirs sur l’environnement et les territoires, ancrés dans l’expérimentation (Descola P., 2005). On parle alors de savoirs concrets liés à des pratiques (Roué M., 2017, ; Collignon B., 2005). Reconnaître et intégrer les savoirs non-académiques et locaux nécessite alors de construire des modes de production de la recherche où les préoccupations liées aux évolutions sociales, culturelles voire aux vécus humains ne sont pas dissociées des recherches liées à l’évolution des espaces, des paysages naturels et/ou urbains. Cela implique enfin de produire une connaissance où les savoirs locaux prennent place dans le jeu plus global des systèmes d’observation scientifiques de l’espace et l’environnement.

Le terrain choisi, Khamagatta, est une commune de Sibérie Orientale, installée au bord de la Léna au Nord de Iakoutsk, la capitale de la République de Sakha qui accueille une population en pleine croissance de 335 000 habitants. C’est un territoire particulièrement sensible à différents changements majeurs et emblématiques de la fragilité des espaces arctiques : la fonte du pergélisol, l’augmentation des feux de forêts (Janiec et al., 2019), les inondations de débâcle majeures et l’érosion des berges. De nombreuses recherches prévoient une augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces phénomènes (Nakashima et al., 2012 ; Kontar et al., 2018). L’évolution de ces changements associée à une croissance urbaine et démographique rapides ainsi qu’à une planification urbaine qui n’intègre qu’à la marge la question du risque, constituent des facteurs de progression de la vulnérabilité.

Le rapport de ces sociétés à leurs environnements ne saurait toutefois se limiter à la question du risque même si ce point constitue un enjeu majeur. Ainsi dans la culture Iakoute, la Léna occupe une place centrale tant dans l’organisation du territoire, des rythmes de vie (saisonniers) que symboliques. Il remplit des fonctions vitales telles que l’alimentation en eau potable, la liaison avec le reste du territoire (fluvial en été, terrestre en hiver). Voie de communication Nord-Sud de la Sibérie, ses rives accueillent une grande partie des habitats humains : ainsi sur 960 000 personnes que compte la Iakoutie, 630 000 sont installées dans les plaines inondables, un héritage de l’époque soviétique (anciens kolkhozes) au cours duquel ce peuple semi-nomade a été sédentarisé de force sur ces espaces (Filippova and al., 2016). Au niveau spirituel, le rapport à la nature est de type animiste, la Léna est assimilée à un esprit femme et il n’est pas rare de voir posées des offrandes au bord des routes, du fleuve ou au pied des arbres afin d’apaiser cet esprit à la fois nourricier et menaçant.

On est alors amené à se questionner sur les incidences de ces changements environnementaux et sociaux liés au réchauffement climatique sur le système socio-environnemental de ces territoires de l’Arctique sibérien.

C’est au cœur de cette double exigence : l’observation des effets liés aux changements climatiques dans une région de l’arctique russe (Sibérie Orientale) et l’intégration des connaissances académiques et non-académiques que notre projet se situe. Afin d’explorer la complexité de l’évolution des phénomènes (inondations, érosion, fonte du pergélisol et intensification des feux de forêts), nous envisageons de réaliser une démarche inédite en Sibérie, un atelier de cartographie participative avec les habitants en mobilisant plusieurs disciplines de la géographie : l’analyse spatiale et la télédétection, la géomorphologie et la géographie humaine. Ces trois disciplines mobilisent plusieurs types d’échelles géographiques : celles de l’individu, du collectif, de la commune de Khamagatta et de la région de Iakoutsk. Lesquelles s’imbriquent elles-mêmes à plusieurs jeux d’échelles temporelles : les temporalités du vécu humain, à la fois cycliques (avec la débâcle) et saisonnières ; les temporalités longues des évolutions géomorphologiques et les transformations spatiales de l’environnement et des territoires.

Productions


Publications

Sébastien Gadal, Moisei Zakharov, Jurate Kamicaityte. Human perception and environmental risk index modelling with GIS in Yakutsk urban region (North-Eastern Siberia). EUGEO 2021, 8th Congress on the Geography of Europe, Charles University, Jun 2021, Prague, Czech Republic. pp.295. ⟨hal-03275119

Sébastien Gadal, Moisei Zakharov, Jurate Kamicaityte, Antonina Savvinova, Yuri Danilov. Environmental Vulnerability Modeling in the Extensively Urbanized Arctic Center Integrating Remote Sensing, Landscape Mapping, and Local Knowledge. EGU General Assembly 2021, European Geosciences Union, Apr 2021, Göttingen, Germany. pp.16268, ⟨5194/egusphere-egu21-16268⟩. ⟨hal-03201641

Piotr Janiec, Sébastien Gadal. A Comparison of Two Machine Learning Classification Methods for Remote Sensing Predictive Modeling of the Forest Fire in the North-Eastern Siberia. Remote Sensing, MDPI, 2020, 12 (4157), pp.1-20. ⟨3390/rs12244157⟩. ⟨hal-03083192v2⟩

Présentation des projets

https://www.researchgate.net/project/ARCTIC-S-Territorial-Adaptations-of-the-Arctic-to-the-Global-Warming-Globalisation-Environmental-Changes-Development-and-Urbanisation-Geopolitic-Issues

https://www.researchgate.net/project/A-METROPOLIS-Urbanisation-Modelling-Socio-Environmental-Challenges-and-Geopolical-Issues-of-Metropolisations

https://www.researchgate.net/project/GEOINFORMATION-AI-Remote-Sensing-Image-Analysis-Geomatic-Modelling-Geographic-Knowledge-Processing-and-Territorial-Geo-Simulation

Site internet présentant le projet


https://www.researchgate.net/project/RICOCHET-A-la-Recherche-de-lIntegration-des-Connaissances-dans-lObservation-des-CHangements-Environnementaux-mise-en-oeuvre-dune-recherche-aTelier-en-Siberie-Orientale-Khamagatta

Équipe scientifique

Porteur du projet


Sébastien GADAL

Participants UMR ESPACE


Jean-Louis BALLAIS
Sébastien GADAL
Jurate KAMICAITYTE
Anne TRICOT
Moisei ZAKHAROV

Partenaires extérieurs


North-Eastern Federal University

[2020-2019] ZIP de Fos / « Étude socio-géographique de la desserte de la ZIP de Fos »

Porteur du projet :
Frédéric Audard

ZIP de Fos [2019-2020]

ContratSubventions / Collectivités territoriales
Co-contractantRégion Sud

Contrats de recherche financés

Étude socio-géographique de la desserte de la ZIP de Fos

Programme de recherche porté par Frédéric Audard (Maître de conférences, Aix-Marseille Université, UMR 7300 ESPACE)

Objectifs du projet


La ZIP de Fos-sur-Mer, comme tous les territoires accueillant des activités, de la population résidente ou des équipements, doit faire face à d’importantes problématiques de mobilité. Ce territoire présente toutefois des spécificités, dans la nature et la répartition des emplois qu’elle concentre. Ces derniers sont répartis sur un territoire très vaste et concernent des populations dont les origines résidentielles sont très variées.

L’objectif de cette étude est de faire un état des lieux précis des possibilités de mobilités proposées aux populations travaillant sur cette zone, tant pour les déplacements domicile-travail que pour les déplacements intra-zone dans la journée de travail pour accéder aux différentes aménités.

Pour répondre à ces objectifs, nous mobiliserons les différentes bases de données publiques disponibles et mettrons ces données en concordance avec les enquêtes déjà réalisées sur cette zone. Nous utiliserons les outils et méthodes de l’analyse spatiale afin de proposer un réaménagement de la zone et une organisation des modes de transports adaptés.

 

Équipe scientifique

Porteur du projet


Frédéric AUDARD

Participants UMR ESPACE


Florian MASSE
Lionel KIEFFER
ESPACE – Aix Marseille Université

Partenaires extérieurs


CEREMA
UCL
CNRS (UMR LAMES et TGIR PROGEDO)

[2019-2018] ESPON EGTC / « Big data for territorial analysis and housing dynamics »

Porteur du projet :
Renaud Le Goix

ESPON EGTC [2018-2019]

ContratContrat européen
Co-contractantUniversité Paris Diderot

Contrats de recherche financés

ESPON-EGTC – Big data for territorial analysis and housing dynamics

Programme de recherche porté par Renaud Le Goix (Professeur, Université de Paris, UMS RIATE, CNRS)

Objectifs du projet


Main results can be summurized as follows :

  • Housing costs exacerbate differences, inequalities and segregation : the affordability gap is detrimental to the wider middle-class, that have to move to
    the remaining affordable places of functional areas
  • Affordability is not simply structured according to the classical center-periphery structured, but more as a mosaic, that is contingent to local
    submarkets, local policies, local built environment, local income structure
  • Moving to suburban and peripheral areas of FUAs, this affordability gap also often locally fuels profitability and housing wealth accumulation. That is the reason why, alongside with affordability,we provide analytics on profitability on the rental market

Productions


Équipe scientifique

Porteur du projet


Renaud LE GOIX

Participants UMR ESPACE


Guilhem BOULAY

Participants extérieurs


Université de Paris, UMS RIATE, CNRS
Renaud LE GOIX
Ronan YSEBAERT
Timothée GIRAUD
Marc LIEURY

Géographie-Cités, CNRS
Thomas LOUAIL

FISC-CSIC (Spain)
José RAVIER RAMASCO
Mattia MAZZOLI
Pere COLET

Haute-Ecole Arc (Switzerland)
Thierry TEURILLAT
Alain SEGESSEMANN

University Lodz (Poland)
Szymon MARCINCZAK,
Bartosz BARTOSIEWICZ

Cambridge University (UK)
Elisabete SILVA

Norwegian University of Life Sciences (Norway)
Sølve BAERUG
Terje HOLSEN