COM [2022-2025]
Contrat | Contrat avec les collectivités territoriales |
Co-contractant | Métropole Aix-Marseille |
Contrats de recherche financés
COM / Connaissance du stockage carbone Organique de la Métropole Aix-Marseille-Provence
Programme de recherche porté par Sébastien Gadal (Aix-Marseille Université, UMR 7300 ESPACE)
Objectifs du projet
L’évolution du climat est devenue une question extrêmement préoccupante pour l’avenir de l’humanité. Il n’y a pas un jour sans que la presse relate la survenue d’évènements extrêmes comme des méga-feux qui détruisent de vastes territoires emportant avec eux leur biodiversité, des ouragans d’ampleur jamais connue de mémoire d’hommes et dont le coût unitaire est évalué à plusieurs dizaines de milliards d’euros, des inondations qui provoquent régulièrement des dizaines de victimes piégées dans leur habitation ou leur véhicule … Le Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) s’accorde pour dire dans son dernier Rapport « Changement climatique 2021 : les éléments scientifiques » qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée. En effet, l’accord de Paris demande aux pays signataires de maintenir l’élévation moyenne des températures en dessous de + 1.5°C à 2050 pour éviter une dérégulation non maitrisable du climat. Il s’agit du principe de neutralité carbone, déterminé en France par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Ses principes sont à 2050, une baisse de 50% des consommations globales d’énergie, une réduction de 75% des émissions de GES, de 100% de l’énergie produite d’origine non carbonée et enfin, de multiplier par deux la séquestration carbone des sols. Cette politique nationale est incarnée au niveau local par les Plans Climat Air Energie Territoriaux (PCAET) définis par le Code de l’Environnement. Le PCAET de la Métropole Aix-Marseille-Provence fixe un objectif de baisse d’émission des GES de – 21% à 2030 et une amélioration des capacités de stockage du carbone permis par les sols du territoire. Ceci est en accord avec l’initiative internationale « 4 pour 1000 », lancée par la France le 1er décembre 2015 lors de la COP 21, et qui consiste à fédérer tous les acteurs volontaires du public et du privé (États, collectivités, entreprises, organisations professionnelles, ONG, établissements de la recherche, …) dans le cadre du Plan d’action Lima-Paris. L’initiative vise à montrer que l’agriculture, et en particulier les sols agricoles, peuvent jouer un rôle crucial pour la sécurité alimentaire et le changement climatique. Elle propose d’augmenter les stocks de carbone des sols de 0,4% par an, dans les premiers 30 à 40 cm de sol, ce qui permettrait, outre une amélioration de la fertilité des sols, une réduction des émissions de CO2 dans l’atmosphère (https://www.4p1000.org/fr).
Les sols constituent le plus grand réservoir terrestre de carbone organique. Ils renferment environ deux fois plus de carbone que l’atmosphère, et constituent ainsi un compartiment majeur du cycle du carbone global. Toute variation, positive ou négative, des stocks de carbone organique du sol peut représenter un puits ou une source de CO2 atmosphérique. Ces stocks peuvent être fortement modifiés par des changements de pratiques ou d’usages. Ils sont également très dépendants du climat. Les changements d’usage des sols au sein du secteur agricole (par exemple retournement de prairies) et entre usages agricoles et non agricoles (afforestation, déforestation, urbanisation) ont un impact sur les stocks de carbone contenus dans les sols et la biomasse aérienne. L’urbanisation qui s’étend au détriment des terres généralement agricoles ou des zones naturelles contribue à alourdir le bilan net en émissions de gaz à effet de serre (GES). Par conséquent, il est important d’évaluer l’effet de l’occupation de sol et le changement de la couverture terrestre sur le stock de carbone organique du sol.
L’évaluation des capacités actuelles des sols métropolitains à stocker le carbone devient un vecteur de mobilisation des acteurs techniques et politiques ; l’amélioration des capacités à stocker le carbone –et la préservation des sols qui y sont associés-est maintenant un enjeu métropolitain au même titre que la protection de la biodiversité ou le développement d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Or, le sujet est trop peu documenté localement : l’analyse qui a été réalisée sur ce sujet dans le cadre du Plan Climat de la Métropole a montré les limites importantes des outils existants tant sur la définition de l’occupation des sols (Corine Land Cover avec Landsat, OCS Région 2014 avec Spot 5), que sur la teneur en carbone d’origine organique des sols en fonction de leur occupation (sols cultivés, sols forestiers, sols de garrigues, sols des espaces complexes ou des espaces dit « artificialisés »). Il en est de même sur le croisement possible avec les données répertoriées en pédologie, définies à trop petite échelle pour être exploitées à grande échelle (parcellaire ou infra-parcellaire).
Productions
- Rapport de recherche
Sébastien Gadal, Mounir Oukhattar, « Connaissance du stockage carbone organique de la Métropole Aix-Marseille-Provence », rapport de recherche n°1, Sept. 2022
Site internet présentant le projet
Équipe scientifique
Porteur du projet
Sébastien GADAL
Participants UMR ESPACE
Sébastien GADAL (porteur)
Mounir OUKHATTAR
Partenaires extérieurs